Quelques explications…

Une des salariés a très mal pris la nouvelle de son licenciement. Larmes, crise et revendications. Ce qui est le plus étonnant c’est qu’elle gérait la société, donc qu’elle connaissait la situation. Je me fends donc d’un email explicatif pour qu’elle imprime – il n’y a pas d’autres mots – la situation.

Chère Xx,

Je comprends bien la déception qui est la tienne actuellement, il n’y a rien de personnel à ma décision la réalité économique s’impose à tous.

Nous avons perdu le contrat DNCS pour une raison que j’ignore, nous avons perdu IXEA également.

La facturation aux clients professionnels a disparu, 1500-1800 euros sur les derniers mois.

La société creuse donc une nouvelle fois le trou de la dette pour faire face aux charges fixes.

J’ai fait un rapide calcul et on arrive au bas mot à 110 000 euros de dettes, banque comprise.

Malheureusement je ne suis pas un fond d’investissement et je n’ai plus d’argent à remettre au pot, je suis donc dans l’obligation de licencier.

Je pense qu’on s’est battu pendant près de 5 ans, 5 années durant lesquelles on a cherché de l’argent, jonglé en permanence avec la trésorerie. Je n’ai pas touché un seul euro de cette affaire alors que j’y ai consacré à la fois du temps et de l’argent, le compte courant de la société c’était mes économies. Mes économies je les ai faites de petits boulots et de stages, la vie ne m’a pas fait de cadeaux.

Peu de personnes auraient acceptées de perdre toutes leurs économies sans gagner un euro.

Ce n’est plus l’amour du risque mais de la folie.

Maintenant, si la banque me tombe dessus elle va me demander de rembourser environ 90 000 euros, que bien entendu je n’ai pas. Si je n’arrive pas à trouver un arrangement avec elle, je devrai retourner avec mes deux enfants sous le bras chez mes parents. La vie de salarié est bien plus protectrice que pour les patrons.

Biensûr, j’aurais préféré que l’on puisse attendre ton retour voir comment les choses repartaient mais le timing joue contre nous.

Personnellement, j’en ai marre de me retrouver au tribunal face au RSI, de me faire harceler par les huissiers et autres courriers de relance.

Je suis une personne pour qui c’est également dur de dormir la nuit. Je suis ailleurs quand mes enfants ou ma femme me parlent, perdu dans les soucis brestois. J’en ai donc assez de la situation. La société ne changera pas, le secteur économique a changé, la distribution se passe autrement.

J’espère que tu auras pu comprendre mon propos et mes motivations.

A la semaine prochaine.

 

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