La grossesse de ma principale salariée m’a tout de même mis en colère et me met face à un choix difficile. Qu’en outre, alors que la loi me l’interdit -j’imagine-, j’ai abordé le sujet de la grossesse avec elle il y a quelques mois. Elle m’avait répondu alors que ce n’était pas du tout à l’ordre du jour. Paroles, paroles, je suis néanmoins trahi.
Je suis en colère contre elle, car je l’ai formée, je lui ai donné le poste le plus important et qu’elle est la plus jeune et la seule femme de l’équipe.
Le problème est double, d’une part elle a un rôle important, elle n’est pas juste une standardiste que je pourrais remplacer en 48h, d’autre part l’équipe étant peu nombreuse, elle représente à elle seule 25% de l’effectif. Je crois même que par les procédures qu’elle met en place, les bonnes pratiques qu’elle impose, elle contribue à plus de 25% de l’activité de la boîte et certainement plus au goodwill.
Bref, au risque de passer par la case propos de comptoir, les congés maternités ne sont pas faits ni pour les petites boîtes ni pour les managers. A vouloir laisser une femme, jeune, avoir un rôle dirigeant dans une aussi petite structure, je me suis fait mordre.
Maintenant, que-faire ? que-penser ? va-t-elle souhaiter un congé parental après son congé maternité ou va-t-elle revenir fissa au boulot tellement cela lui manquera ? Après être revenu pourra-t-elle être disponible le soir jusque 19h ? J’en doute. Si elle revient car son couple a besoin d’argent, j’ose imaginer que son unique motivation à travailler amoindrira la qualité de son travail.
Dans 5 mois quand son congé commencera, je ne pourrai pas vraiment attendre. Vais-je prendre un remplaçant en me disant que je le forme à long terme quitte à trahir celle qui reviendra de son congé maternité; ou vais-je prendre un simple remplaçant qui par le peu d’avenir que le lui offre va m’astreindre à regarder par deux fois son travail ?