J’ai récemment lu le livre de Jean-Baptiste Malet, une jeune journaliste, infiltré comme intérimaire de nuit chez Amazon pour les expéditions de Noël 2012.
J’ai acheté le livre dans l’espoir de pouvoir avoir des détails de l’organisation interne. J’en ai eu même si l’essentiel du livre est une pleurnicherie sur la condition des ouvriers, certes très difficiles, mais identique à leur condition – voire meilleure selon certains
commentaires en ligne – dans d’autres industries.
J’ai donc appris qu’Amazon faisait faire les 3 huit à ses équipes, que les équipes étaient organisées avec des pickers, des packers et des stowers. Respectivement, des personnes qui récupèrent dans les rayons, d’autres qui emballent et d’autres encore qui rechargent les rayons.
Qu’Amazon avait au moins quatre énormes entrepôts en France, au total 200 ou 250 000 m².
Sur le fond, je ne sais pas vraiment comment on pourrait faire plus efficacement et surtout sans que certaines personnes en effet, parcourent chaque nuit 25 km à pieds dans les rayons. La seule alternative est une énorme machine – ou plusieurs – capable de manipuler au total 300 articles par secondes. Dans ce cas, ce même journaliste décrierait la casse des emplois, comme il le fait partiellement en défendant une librairie d’antan. Alors que dans les faits, les libraires se contentent souvent d’essayer de faire leur chiffre avec la pléthore de nouveautés en tête de gondoles. Leur conseil se limitant à indiquer où se trouve le livre plutôt que ce qu’il contient.
Son récit est ponctué de petits propos un peu naïfs, quand il s’étonne qu’un gaufrier soit rangé à côté d’Emmanuel Kant. C’est ignoré la distribution par internet. Naïf encore quand il dit qu’Amazon peut vendre des livres qui disent tout et d’autres le contraire, voire ceux qui sont aux opposés les plus farouches. C’est ignorer la nature des clients sur le web qui n’attendent d’un distributeur qu’il livre (l’anglicisme délivre est encore plus adapté) extrêmement rapidement. Nous sommes les laquais d’une cour de clients et devons faire en sorte que tout se passe comme si nous n’existions pas.