Toutes les entreprises n’ont pas la chance d’avoir comme patron un si bon communicant

Suite à ma conversation, le banquier de la Banque de France, en sa qualité de médiateur du crédit organise une table ronde pour estimer et résoudre la situation, j’en sors très content, la situation semble s’éclaircir…

J’ai préparé une éventuelle rencontre depuis quatre jours, j’ai fait et refait mes prévisionnels, mes tableaux de trésorerie pour les neufs prochains mois. Je remets tout en question jusqu’à la table des 5 ou l’existence d’un alphabet. Je calcule des statistiques et des ratios par rapport aux années précédentes. Je lis et relis l’ensemble pour m’assurer que tout est cohérent d’un point de vue comptable. Je les apprends par cœur.

Je dors bien la veille, je suis serein, je connais très bien mon dossier et les chiffres sont frais dans ma tête. J’aurai une réponse chiffrée à à peu près toutes les questions qu’on pourra me poser. J’ai l’intime conviction qu’on viendra me titiller sur des chiffres et non sur le métier de ma boîte.

J’ai demandé à mon comptable de m’accompagner, j’ignore combien nous serons mais je veux éviter de me retrouver seul face à quatre ou cinq personnes. Il me faut un relais même pour quelques phrases et surtout que pour quelques phrases.

La discussion commence, le banquier a du retard, le médiateur nous accueille très positivement presque chaleureusement, reconnaissant à regret que beaucoup d’entreprises ne font pas assez appel à lui. Notre dossier l’intéresse, nous sommes sur une enveloppe de 80 000 euros alors qu’il n’a eu à traiter que des réductions de découvert de 8000 euros à 5000 euros. J’en suis très étonné.

Le banquier entre, mon dossier à la main. Je découvre que ma boîte et ma personne représente un dossier épais de 15 cm, 2.5 kg. A défaut de me connaître, ce que je comprends, il a de l’information.

Je décide de mon propre chef de prendre la main afin de choisir l’ordre des sujets et la manière de les aborder. Je commence par le métier de la boîte parce que c’est le principal, parce que c’est joli, parce que je le connais comme une poésie et parce que je l’aime et que je suis un piètre avocat qui ne défend que les sujets auxquels il croit.

Le banquier me demande « Que souhaitez-vous ? » J’ai touché au but car jusqu’à maintenant j’avais droit à « Comment garantissez-vous ? » J’énonce très clairement ce que je souhaite, nous nous mettons d’accord en moins de dix minutes sur un protocole final de médiation.

Le médiateur est très confiant quant à l’issue, je suis en réserve, tant de fois j’ai espérer sans rien obtenir.

2h45 après être rentré, le banquier de la Banque de France, lâche « Toutes les entreprises n’ont pas la chance d’avoir comme patron un aussi bon communicant ». Je suis heureux, j’ai réussi à faire adhérer deux personnes, fortement qualifiée, à mon projet, à notre avenir.

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