Comme un boulet aux pieds

Je m’occupe de placer l’argent que mes enfants reçoivent en cadeau. Je leur en donne aussi pour Noël et les anniversaires. J’essaie de le placer au mieux sur une assurance-vie et dans le même temps ils détiennent tous les comptes destinés aux jeunes (Tiwi, livret jeune…) Comme chaque année, je fais le pointage des intérêts et des prélèvements. C’est pas joli, joli.

Non seulement les intérêts sont très faibles mais ils sont grevés de plus de 12% de prélèvements sociaux, de contribution CRDS, RSA. Bref, on demande à mes enfants de 5 et 3 ans de contribuer de quelques centimes aux errements du pays ; aux réformes qu’il n’a jamais faites et qu’il ne ferra que sous une contrainte impérieuse. Cela me remplit d’une grande tristesse.

Quand j’avais ouvert tous ces comptes et que j’en avais parlé à des personnes, celles-ci m’avaient dit qu’elles préféraient préserver leur enfant de la bancarisation. On était pas loin du discours caricatural des soixante-huitards. Je pensais – je pense encore – exactement le contraire que l’ouverture au monde tel qu’il est, et le plus tôt possible c’est le moyen d’apprendre aux enfants l’autonomie, l’indépendance. Un homme averti en vaut deux.

Malheureusement, je trouve révoltant qu’on demande de plus en plus aux petits, aux pauvres de payer de plus en plus. Que les jeunes affronteront l’avenir avec la dette de leurs parents. Quand on ose dire que ces prélèvements financent l’assistanat et des postes de fonctionnaires inutiles, on se fait taxer de défenseurs des riches, d’ultra libéral, d’américain que sais-je… alors que les impôts et la pauvreté ne font qu’augmenter suivant des trajectoires quasi identiques depuis 20 ans.

Le nouveau monde contient en son sein une partie de risques et d’instabilité par essence imprévisibles, on ne peut qu’en prendre acte et en tirer partie, chercher à le changer est vain. Néanmoins, je pense qu’ici en France cela ne changera pas et que mes enfants, possédant une deuxième nationalité de par leur mère, iront souffler sous d’autres cieux, visitant la France comme un parc de loisirs.

Ce contenu a été publié dans Bof!, Impôts, Papa, famille et entreprise. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *