Après plusieurs jours de réflexion, je suis arrivé à la conclusion que je devais écrire aux impôts afin de les avertir des agissements frauduleux d’un concurrent. Diriger c’est décider et je ne peux pas laisser la situation en plan. Seul associé, j’ai dû me fier à mon libre arbitre, à mes amis…. aux signes également sans mysticisme aucun.
J’ai commencé par relire le dictionnaire pour y voir la distinction nette de notion entre dénoncer et délatter. La dénonciation revient à rapporter une chose, à en signifier son existence. La délation est une version méprisable et honteuse de la dénonciation et surtout les objets de la délation sont contraires à la morale et à l’éthique. En l’espèce, il exerce une activité hors de la loi au sens strict, je ne suis pas dans la délation. Tout ceci, non pas pour apaiser ma conscience, ni pour me donner raison, juste l’utilité de remettre les choses dans leur sens.
En deuxième lieu, j’en ai parlé à quelques proches, trois ou quatre qui ne savaient pas vraiment quoi me répondre. J’en ai parlé à une personne moins proche, qui m’a répondu sans hésiter une seconde que lui le ferait sans état d’âme. C’est un homme droit, ce qui est à son crédit, et cela m’a aidé à y voir plus clair.
Le dernier élément est intervenu hier soir. En effet, j’ai reçu une alerte du registre du commerce me disant qu’un autre concurrent était en liquidation. J’aurais pu m’en satisfaire, pas du tout. J’ai rencontré cette personne il y a quelques mois. Il a beaucoup travaillé, investit, pris des risques. C’est vrai qu’il était concurrent mais sa liquidation m’a touché car lui va y laisser des plumes et c’est finalement l’audace qu’on condamne avec lui. Alors a contrario, qu’un petit rigolo s’amuse à contourner la règle et au final tourne en ridicule celui qui s’engage dans le respect de la loi, m’a permis de prendre définitivement ma décision.
L’escroc n’est pas un audacieux, c’est un paresseux.