Motiver les équipes est quelques choses d’usant surtout quand la situation est difficile. Beaucoup sont ceux qui baissent facilement les bras et restent de quasi enfants demandant assistance ou fuyant devant la difficulté. Je n’ai pas souvenir que comme salarié mes managers aient eu à déployer de tels efforts pour me motiver. Motiver les anciens c’est parfois encore plus difficile.
C’est amèrement le triste constat que j’aie fait hier matin. Deux des salariés, les plus anciens, 45 et 55 ans rechignent à changer de logiciel de gestion, à passer l’aspirateur dans leur bureau. Les moutons de poussière envahissaient une pièce, on se serait cru dans un saloon. Le logiciel, ils lui reprochent de nous demander plus de travail alors que c’est justement pour en gagner qu’on l’a mis en place.
Plus généralement, ils sont atteints d’une lassitude profonde. Désabusés de tout, qu’ils regardent la TV, discutent avec des clients, la crise est là. Pire que tout ils croient que c’est la fatalité que rien ne pourra changer. J’ignore comment je serai dans vingt ans mais à l’heure d’aujourd’hui, un tel comportement est néfaste pour notre entreprise.
La manager sur place m’en a fait part depuis quelques semaines et je dois avouer que j’ai un peu délaisser le problème ne sachant pas comment le résoudre. Quelques vagues souvenir de management me rappellent qu’on peut motiver quelqu’un soit par la crainte, l’admiration ou l’argent. N’ayant pas la vocation de devenir gardien ou policier ; les résultats de la société ne me laissant pas la possibilité de reverser un quelconque subside, je me vois obliger de chercher à être admiré !
En fait, j’essaie juste de les impliquer au maximum et me mettant comme moteur, ils me suivent. Les tâches à faire deviennent des jeux. Qu’en sera-t-il quand dans quelques jours la société tournera à nouveau en mon absence ? Les deux salariés plus jeunes auront-ils la conviction ou le pouvoir d’en faire autant ?