A mon plus grand étonnement, je viens de découvrir que les salariés bénéficiaient automatiquement d’une prime d’ancienneté après quatre ans dans la même entreprise. Il est impossible de s’y opposer même si la société est en difficulté, même si on a mis une rémunération variable en place. La prime a celui qui reste là où il est.
Le plus écœurant dans toute cette histoire c’est qu’on augmente ma masse salariale d’office alors même que la bouffée d’air que je venais d’obtenir, je la destinais à une rémunération variable. Cette augmentation c’est de l’ordre de 6% du jour au lendemain.
C’est encore une des choses qui n’a jamais évolué dans la législation française. On avait avant une pénurie de main d’œuvre et un turnover (rotation) des effectifs importants ce qui justifiait ces primes. Désormais on a besoin de rémunérations variables pour que les salariés se donnent plus à leur boîte ; qu’ils donnent de l’énergie et des heures en échange d’une rémunération fluctuante. Le salarié perçoit son reste-à-vivre (la somme qu’il lui reste à dépenser une fois toutes les dépenses contraintes payées, le loyer, l’électricité…) comme de plus en plus maigre. Les rémunérations variables sont le seul moyen d’atténuer ce sentiment.
Outre cela, ces primes d’ancienneté m’ont permis de me rendre compte du fossé qui existe entre les anciens et les modernes dans notre petite structure. Les deux plus jeunes (26 ans de moyenne) réclament des primes aux résultats veulent se battre, les anciens (49 ans de moyenne) sont résignés dans les difficultés.