Il y a des jours où le maternage que réclament les salariés et le lien hiérarchique qui me lie à eux me pèsent. J’ai l’impression que tout ceci va à l’encontre de l’efficacité et du business.
Avec le statut des autoentrepreneurs et des freelances, je fais de plus en plus appel à ce type de personnes (réalisation de traductions, prises de photos… etc) et pour de multiples raisons :
- On définit une mission précise dans un temps donné
- On fixe un budget exact pour un acte, un produit, un service. En terme de coût analytique c’est idéal
- Le prestataire est un partenaire, il souhaite me fidéliser et est bien souvent une source de proposition, connaissant mieux son métier que moi
C’est ce dernier point qui me plait le plus, ne pas avoir à diriger la personne, simplement à contrôler son travail, ou plus exactement à en juger, une fois celui-ci terminé. Travailler avec un partenaire qui va sans cesse essayer de vous séduire et si ce n’est pas le cas, vous avez la liberté d’en changer. Dire cela revient à se faire taxer de salaud d’exploiteur mais c’est pourtant la vérité. La petite structure que je dirige doit sans cesse se dépasser, se remettre en cause et séduire de nouveaux clients. Cette exigence de séduction est une contrainte à faire peser sur toute l’équipe. Si un des maillons de la chaîne ne s’applique pas cette contrainte à lui-même, ce sont les autres maillons qui devront compenser.
A peu de choses près 30% des travailleurs américains sont indépendants, c’est-à-dire non salariés au sein d’une entreprise. Une proportion extrêmement forte qui grossit depuis environ 5 ans. En France, c’est déjà le cas dans certains domaines, notamment le consulting et les grosses boîtes y ont souvent accès. Pourquoi ne pas généraliser une certaine forme d’autosalariat préexistant ou latent surtout pour les petites sociétés ? Dans les faits, je n’ai pas de comptable c’est un comptable externe qui est indépendant et qui me facture une prestation, je n’ai pas de responsable RH, j’ai une personne qui établit les fiches de paie et me facture une prestation…
En rajoutant une taxe globale on prend en charge les cotisations personnelles de l’autosalarié. L’autosalarié a de grandes chances de gagner d’avantage que le salarié – il est clair que la garantie du travail presse les salaires à la baisse ou du moins les gèle – et s’il est bon c’est la meilleure garantie pour lui de conserver son travail. A titre expérimental je suis certain que beaucoup de salariés trouveraient un certain confort à avoir un(s) client(s) plutôt qu’un employeur. Ce n’est pas généralisable à tous les métiers, c’est évident, mais pour ma petite boîte, c’est certainement un acte sur deux qui pourrait être concerné.