Nos débuts difficiles

Notre bureau en Bretagne connaît des débuts vraiment difficiles. On en profite pour peaufiner les installations mais le tableau de bord tire la langue. Concrètement moins de 200 € HT de chiffre d’affaires sur le premier mois.

Le tableau est vide comme l’atelier. Les premiers devis ont été fait mais en cette période de crise on repousse à demain les interventions. L’entretien et la maintenance électronique s’effacent en attendant la panne.

Notre panneau est bien vide. Je sais bien que les choses prennent du temps à se lancer, les bonnes adresses à se faire connaître mais j’aimerais au moins que cela paie les charges courantes. J’ai mis quelques moyens pour lancer l’affaire.

Je me suis donné jusqu’au 30 juin 2013 pour atteindre le point mort, environ 40 000 euros. Quand vous voyez vos voisins arrêter et vider leurs locaux cela ne donne pas vraiment le sourire. Je me raccroche par optimisme à quelques succès passés en espérant qu’ils préjugent de succès à venir.

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En attendant Groupon

J’ai contacté, il y a environ 3 semaines, Groupon pour faire une opération. J’ai rempli le formulaire à plusieurs reprises histoire de montrer que nous étions intéressés. Il a fallu presqu’on les supplie pour qu’un commercial reprenne contact avec nous, mais depuis lors toujours rien.

Afin de faire connaître notre nouveau lieu j’ai eu envie de tester Groupon en tant que partenaire. Il faut dire que notre local est vraiment dans un zone commerciale perdue et que le challenge est de taille. J’ai utilisé deux ou trois fois Groupon comme client particulier et notamment une fois pour un institut de beauté lui aussi perdu dans une zone commerciale improbable.

Pour l’instant aucune nouvelle de Groupon

A priori, connaissant la fougue de la société américaine et l’efficacité nord-américaine, j’aurais parié que laisser mes coordonnées m’exposait à un nombre considérable d’appels de Groupon et de ces « partenaires » à qui il aurait revendu mes données en tant que prospect qualifié (ce que je ne suis pas ou peu). Il n’en est rien, mon téléphone est muet.

Groupon va tellement bien qu’il n’appelle plus ses prospects ? Groupon ne croit absolument pas à notre projet que même un super vendeur ne pourrait pas lancer ? J’ignore tout ceci et notamment comment Groupon sélectionne ses « partenaires », ses « enseignes ». Dommage car avec cette opération nous cherchons à faire venir des gens dans notre lieux, d’avantage à faire de la marge, c’est donc une bonne opération pour le client final.

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Nous aussi on vieillit

Pour la première fois depuis 10 ans de vie d’entrepreneur j’utilise – et de manière quasi quotidienne – un tableau de trésorerie qui me permet de voir les choses à 30 ou 45 jours, les principales échéances.

Jusqu’à maintenant, je naviguais à vue ou du moins j’avais toutes les choses en tête. Cependant l’entrepreneur est un optimiste fanatique qui aurait par la pensée ou la conviction la fâcheuse tendance à croire qu’on peut faire rentrer un sumo dans un jean en taille 36. La réalité s’impose à tous (même si les sumos peuvent rentrer leur ventre).

Je n’en suis pas encore à utiliser un logiciel de trésorerie télérelié aux OAT à 10 ans mais mon petit fichier me rend de précieux services. Réalisé sous Excel – certainement parmi le top 5 des meilleurs amis de l’homme – j’ai ainsi plus de sérénité, des dates plus précises à transmettre à mes partenaires et de nouvelles opportunités.

Je suis sûr que ce fichier se peaufinera avec le temps. Peut-être et même certainement que dans quelques années on aura un budget.

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Impensable

Voici le carton, qui m’a été perdu par la société SEUR, partenaire de Coliposte en Espagne. Je me permets d’en donner la photo car ce n’est pas un petite enveloppe à bulles ou même un colis de la taille d’une boîte à chaussures.

En effet, ce n’est pas le genre de choses qu’on cache sous un tapis. J’étais persuadé que le colis serait retrouvé mais cela n’a pas été le cas et nous avons été indemnisés sur la base des 23 euros du kg, on doit être autour de 80-90% de la valeur d’achat. Il est clair que le colis n’a jamais été perdu et qu’il s’agit d’un vol manifeste qui a  eu lieu entre le hub de Toulouse et celui de SEUR en Espagne.

Nous avions écrit un courrier à la personne en charge des partenariats avec les transporteurs étrangers pour Coliposte. Nous n’avons jamais eu de réponse de cette Directrice, pas même un sorry_template.doc imprimé par une secrétaire en stage. Notre courrier (ou leur réponse) a dû lui aussi se perdre alors qu’il avait 3 arrondissements à traverser.

Bien entendu, et malheureusement, nous n’avons pas pu relivrer notre client car il s’agissait d’une pièce unique. Nous mettons désormais une assurance systématique de 1500 euros sur ce genre de colis, histoire que les bêtises de Coliposte, quand elles se reproduiront nous paie une partie du loyer.

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Tout et vraiment tout

Je reçois des propositions, des catalogues etc… de l’étranger dans 99% des cas. Certaines offres sont particulièrement surprenantes et insolites comme ces pièces de cockpits d’avion. Ils ont l’air de vendre cela comme on vend des DVD, promotions, mailing, nouveautés…

Le monde est petit et c’est super

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AFPR, silence radio

Voici un mois que j’aie contacté le pôle emploi pour la première fois concernant un demande d’AFPR. Je n’ai toujours rien, on s’enlise.

De l’aveu même d’un des salariés, celui-ci m’a conseillé d’écrire un courrier à la directrice de l’agence dont nous dépendons, voire au Ministre du Travail.

J’en suis à remplir des documents papiers et à aller les déposer en main propre à l’agence, rien n’ai faisable à distance. Quelle poisse.

Sur place, la personne a commencé à travailler avec une promesse de stage, on est dans le gris, pas vraiment légal.

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La maturité

J’ai rangé certaines archives et j’ai trié quelques vieux documents, datant de 2002-2005. A l’époque j’avais une société de stylisme, nous réalisions, mon associé et moi, des vêtements de « créateurs » pour femme. Un bon petit moment de nostalgie, bénéfique.

Les souvenirs de cette aventure sont encore proches et clairs dans ma tête néanmoins ouvrir certains classeurs m’a permis de retrouver certains détails. D’une part, je suis effaré par notre amateurisme et que malgré tout nous ayons eu des clients partout dans le monde et pour certains très prestigieux. D’autre part, je prends conscience de l’omniprésence depuis lors de l’outil informatique ou plutôt de l’outil web dans la manière d’organiser les choses et de les faire. Alors même que nous étions déjà très ouverts à l’informatique, tout c’est fait ces dernières années. Je me souviens encore demander à des clients leurs emails et que ceux-ci me donnaient leur fax.

Un de nos clients très prestigieux

J’ai quelques regrets, je l’avoue, mais mon associé et moi n’avions pas la maturité suffisante pour nous comprendre, ou pour comprendre ce que l’autre apporte à la boîte et que nous ne pourrions pas faire. Sans le moindre doute, je suis bien plus content aujourd’hui. Je n’ai pas à courir après les règlements des magasins multimarques. Certaines boutiques dans les plus chics quartiers de Paris, pleine de monde du lundi au samedi, mettent un temps abominable avant de vous payer. Je n’ai pas à faire face à la concurrence d’internet car désormais c’est moi qui l’organise.

Je n’ai pas pu m’empêcher de googleiser quelques noms aussi bien de showroom, de personnes que de boutiques voir ce qu’ils étaient devenus. Dans l’ensemble, j’ai plutôt été content de voir que mes intuitions premières sur certains business, certaines personnes étaient les bonnes. Les intuitions passées ne présagent pas des intuitions futures, certes, mais tout de même c’était une bonne expérience d’entrepreneur qui chaque jour me nourrit (intellectuellement) encore.

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L’enfer est pavé de fausses économies

J’ai rencontré une société de poste privée, IMX, lors de ma dernière visite au salon du e-commerce. Coliposte ne voulant pas descendre ses tarifs de plus de 12% et notamment sur l’international, je me suis donc mis en chasse d’un nouveau partenaire. Du bien et du moins bien.

En terme de développement, nous avons fait beaucoup d’efforts, adaptation de nos systèmes existants tant informatiques qu’organisationnels. L’économie est là, j’arrive désormais à expédier des colis au Royaume Uni pour 8 euros au lieu de 11-12 auparavant. C’est très important, nous réalisons 50% du chiffre en Europe et il nous faut un moyen économique de livrer les 7 ou 8 pays limitrophes pour ne pas se priver des petites et moyennes commandes. Tout ceci c’est sur le papier et c’est sans compter sur la super sous-traitance propre au transport.

Ainsi un colis expédié depuis Paris pour Rueil Malmaison (20-30 km) a mis 45 jours avant de nous être retourné. Le prestataire Coliprivé (ex-Adrexo) prétend ne pas avoir pu contacter le destinataire, faute d’éléments. Bien entendu, c’est complètement faux puisque désormais nous imprimons les numéros de téléphone et les emails directement sur les colis. Le plus gros problème vient du fait que notre contact n’a pas bougé d’un cil entre le 3 juillet et le 31 juillet. De la même manière, un colis pour l’Allemagne a subi le même sort dans des délais identiques. J’en suis encore furieux car plus que des retards, c’est notre réputation qui est en jeu.

En France, un de nos bons clients, un Papy perdu au fond du Finistère (mais qui commande par internet) m’a envoyé ce petit papier pour exiger d’être livré par la Poste. Oui j’avais cru malin de donner tous nos colis à IMX au début. Je me suis vite ravisé et désormais nous avons deux contrats.

Adrexo (Coliprivé) a des voitures violettes ou d’autres couleurs que celles de la Poste (jaunes).

Il y a deux jours, ils m’ont confirmé la perte de deux colis pour l’Italie, valeur environ 300 euros pour 3kg, indemnisés contractuellement 36 euros. Il n’est désormais plus si évident qu’en solde de tout compte c’est à dire coût du transport + colis perdu à indemniser pour le client + temps de traitement + stress idiot suite à l’incompétence de nos partenaires, nous soyons gagnant.

Vivement le prochain salon du e-commerce que je puisse voir un autre partenaire.

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Double peine (Ma faillite épisode 22)

Les mauvaises nouvelles n’arrivant jamais seules, j’ai reçu ce jour un courrier de la Banque de France, m’indiquant que désormais j’avais la notation 040 et ce pour 3 ans. En gros, je suis signalé comme une personne ayant eu une faillite ou dirigé une société en faillite. J’espère que ceci ne va pas me pénaliser lors du renouvellement des cartes bancaires ou une éventuelle renégociation de prêt.

Je comprends parfaitement les précautions prises par la Banque de France mais dans le contexte et la mentalité française c’est une mise à l’index qui ne peut que réduire mes possibilités et mes capacités vis à vis des banques.

Le plus ironique dans tout cela est qu’heureusement que j’achète à l’étranger, si j’avais acheté en France, les assureurs-crédits m’aurais pénalisé à leur tour. C’est vraiment un cercle vicieux infernal.

 

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Solde de tout compte… (Ma faillite épisode 21)

La procédure de faillite étant enclenchée depuis quelques semaines, je commence à avoir une idée de la perte totale même si je préfère pour l’instant être très prudent.

J’ai vu un reportage Arte sur le SLS d’AMG, on y voit des ingénieurs et des artisans allemands concevoir puis fabriquer le SLS, un objet formidable, les intervenants sont tous aussi formidables tellement ils aiment ce qu’ils font. Leur travail est au confins entre la haute technologie, l’artisanat et l’art. 90 mns de pure extase alors que je ne suis pas un amateur de voitures mais par contre j’aime les personnes passionnées par ce qu’elles font. J’aime les projets qui repoussent les compétences humaines.

Cet objet vaut 171 000 euros et c’est à peu de choses près le coût global de ma faillite depuis les débuts du projet en novembre 2007 et jusqu’à juillet 2017 quand j’aurais tout payé à la banque en espérant qu’elle accepte l’échéancier.

Je ne ressens ni regret ni aigreur de cette expérience qui pour moi n’est pas un échec. Je suis sûr que j’aie appris de tout ceci, suffisamment pour en retirer 171 000 euros. Je saurai dans 10 ans.

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