Désormais je n’ai plus les clés, plus accès, je ne peux voir que depuis une vitre, près de cinq années de travail, de soucis, et au final de dettes. Je n’en retire ni tristesse, ni amertume, presque une joie. La joie d’avoir énormément appris, la joie d’être libéré de ce fardeau. La nature humaine est parfois surprenante.
Ce qu'il en reste....
J’ai réouvert le magasin pour deux heures afin que les clients puissent venir récupérer les objets confiés pour réparation. Cela n’a pas été le meilleur moment du mois.
Les courriers commençaient à s’empiler chez le mandataire. Nous avions eu différents appels suite à la mise en place d’un numéro de portable pour nous joindre, mais ce numéro a très vite été condamné devant le flot de messages. J’ai donc pris la décision de réouvrir un moment pour rendre aux clients leurs appareils et leur éviter ainsi d’avoir à attendre, 45 jours de plus, la vente publique.
Les reproches clients, deux heures difficiles
J’ai tout d’abord eu beaucoup de mal à retrouver les quelques 25 adresses, emails ou numéros de téléphones concernés, preuve une fois encore que les procédures de prise en charge avaient été faites avec les pieds par l’équipe des salariés et notamment dans les derniers jours.
Une fois sur place je n’ai pu que subir les reproches. Pour certains clients, on les avait privés de TV pendant deux mois, difficile quand on est retraité. On a encore plus de temps pour rédiger un courrier à un organisme de défense de consommateurs, trouver les numéros de domicile des anciens salariés et même trouver mon numéro de portable personnel, via Google local business.
La seule chose que je puisse dire, c’est que l’énervement n’est pas proportionnel à la valeur de l’objet confié et/ou à son utilité. Après avoir contacté 25 clients, seule une douzaine est venue. Il nous reste (désormais le commissaire priseur en a la charge) des appareils de valeur. Au final, mon empathie a réussi à convertir l’agressivité des clients en compassion. Il en faut parfois peu mais c’est une épreuve stressante de plus de la faillite qui est désormais passée.
Il nous arrive souvent de recevoir des emails de clients qui visiblement cherchent à s’adresser à autres que nous. Des personnes insatisfaites de concurrents… souvent persuadées de leur bon droit, il nous est difficile de les convaincre que nous ne sommes pas concernés.
Email du client
à qui de droit
Je dois absolument vous dire mon insatisfaction face à la longévité de vos piles. çà fait 3 paquets de 20 unités que j’achète : soit les AA model LR620BP ITEM 723417
Je suis très très très déçus, et laissez moi vous dire que je suis une très bonne cliente de piles : env une cinquantaine par mois.
je devais vous faire connaitre mon insatisfaction
chantal
Notre réponse
Bonjour Madame
Je pense que vous vous êtes trompée de site, nous n’avons pas de référence 723417 et votre nom n’apparaît pas dans notre fichier client.
Par ailleurs, sachez que nous commercialisons des piles de marques et uniquement de marques pour éviter le genre de déconvenues que vous avez vécue en achetant des produits sans marquage.
Bien cordialement, bonne semaine.
Devant l’inertie la plus totale de mon transitaire j’ai pris à bras de corps mon dossier en douane. J’ai appelé le douanier en charge du contrôle qui lui a été d’une efficacité redoutable.
Je pensais qu’il y aurait un soucis sur une position douanière erronée, qu’il y aurait un manque sur une facture ou une autre – il s’agit d’une consolidation d’au moins 5 ou 6 fournisseurs-. Rien de tout cela, lors de la prise d’échantillons, les douanes ont constatées que certains produits étaient manifestement sous licence, il leur fallait l’accord du fabricant et de l’ayant droit.
Ce genre de soucis est mastoque, en effet les ayants-droits sont souvent aux Etats-Unis et les fabricants à Hong-Kong. Pour des raisons évidentes de confidentialité, les contrats de licence ne sont jamais divulgués et je pense que je n’y aurais jamais accès tant les volumes et les prix sont des données sensibles. Il me fallait donc trouver une solution acceptable et rapide auprès du fabricant ou de l’exportateur général.
J’ai reçu un courrier bancal mais qui a fait l’affaire, en une demi journée mon lot a été débloqué. Par contre, je ne l’ai pas encore, il me faut trouver un camion pour relivrer à Paris. Or, en cette période de vacances, la circulation est interdite le week-end et les chauffeurs travaillant moins nombreux.
Inutile de vous dire que je suis dans le bain pour mes échéances de fin de mois, il me manque environ 19000 euros pour la semaine prochaine. J’espérais obtenir tout ceci plus tôt pour le vendre, peine perdue.
Je suis tombé sur un article du journal local parlant de la séance du 12 juin, séance à laquelle notre liquidation a été prononcée. Je suis bien déçu de la teneur de cet article, on ne parle que des salariés, jamais des entrepreneurs qui sont derrière des dettes qu’ils vont devoir se coltiner pendant plusieurs années, des nuits difficiles, des cas de divorces que cela va engendrer, des faillites personnelles voire des suicides.
14 juin 2012
Le tribunal de commerce a placé, mardi, en redressement judiciaire, avec une période d’observation de six mois, la société G… P…, implantée à […] spécialisée en travaux de terrassement courants et travaux préparatoires. L’entreprise emploie 30 personnes. Une autre société ayant le même responsable, la Sarl C…de K… a également été placée en redressement judiciaire. Elle emploie cinq salariés. Il n’a pas été possible, hier, de joindre le dirigeant commun. Le tribunal a aussi placé en redressement judiciaire, avec une période d’observation de six mois, la société V… C…, installée rue Elsa-Triolet, à Plouzané, qui emploie 13 personnes. Il n’a pas été possible non plus, hier, de la joindre.
Mesure technique pour la S…
Plusieurs liquidations ont encore été prononcées à l’encontre de sociétés brestoises. C’est le cas de R… (cinq salariés), F… D…(services à la personne), qui emploie six salariés, a également été mise en liquidation, de même que la Sarl A… des A… (cinq salariés) […]. Il n’a pas été possible de joindre hier ces trois sociétés. Le tribunal a, par ailleurs, mis en liquidation la S… (réparation navale), une mesure qui n’est toutefois que technique après l’acceptation de la reprise du chantier par D…
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Je tiens à préciser en outre, qu’on a pas cherché à me joindre. Il a fallu moins de 5 mns à d’anciens clients pour trouver un moyen de me joindre, j’ose espérer qu’un journaliste qui le souhaite a une once supplémentaire de malice et d’efficacité pour ce faire. J’aurais répondu volontiers à leurs questions.
J’ai reçu ce matin un appel d’une société vendant de la chaussure en gros dans le sentier. Ils viennent d’ouvrir un site web de vente, ils ont réalisé un bon chiffre sur les premiers mois mais ont eu de la casse dans leurs paiements par carte. Ils ont utilisé un nouveau service de PayPal tout intégré – service que je ne connais pas au demeurant. Beaucoup de leurs clients sont en Afrique et en Afrique seules 10% (véridiques) des transactions par carte ne sont pas des fraudes.
C’est donc en cherchant à souscrire à un contrat de sécurisation des paiements qu’ils ont vu que nous étions une (et même plusieurs) des références de la société spécialisée dans la garantie des paiements. La personne était sympa et je n’ai pas pu m’empêcher de discuter le bout de gras. Ils font de la chaussure depuis plus de 50 ans, ce sont leurs grand-parents qui ont monté l’affaire. Ils sont également grossistes en accessoires pour chaussures.
Cela tombe très bien, j’ai l’intention de monter un site de vente d’accessoires de chaussures et cirage. La personne m’a donné les quelques adresses de grossistes et de fabricants. Un très bon appel, utile, tant pour lui que pour moi.
Je me permets de faire suivre un message que j’aie reçu ce jour de la société chargée des sécurités bancaires. Dans ce sujet, comme dans d’autres j’ai l’impression que les institutions publiques n’ont pas mesuré l’impact de ce fléau et que tout le moins, les sanctions sont insuffisantes.
La Banque de France par la publication du dernier rapport de l’Observatoire de la Sécurité des cartes de paiement (paru début Juillet 2012), nous apprend que : « L’ensemble des paiements à distance, qui représente 8.4% de la valeur des transactions nationales, compte ainsi pour 61% du montant de la fraude » (Rapport de l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement –Exercice 2011, Synthèse, p9, Juillet 2012).
Pour une lecture plus approfondie sachez que ce rapport est en libre téléchargement sur le site Internet de l’Observatoire http://observatoire-cartes.fr
Ainsi, au vue de ces informations que nous avons souhaitez vous transmettre, nous vous invitons plus que jamais à redoubler de vigilance.
Aussi, à titre informatif, vous trouverez ci-dessous (et ci-joint) un article paru ce jour dans le journal «Le Parisien» faisant état de l’interpellation d’un escroc à l’origine d’environ 300 utilisations frauduleuses de coordonnées bancaires qui ont toute eu en finalité des achats effectués sur Internet.
Cette fraude représenterait pour les e-commerçants un préjudice aujourd’hui estimé à 435 000 euros.
Comme je l’ai dit et répété le soucis vient du fait que la fraude n’est pas payée par les banques ou le groupement interbancaire. Quand celle-ci sera payée par les banques alors elles mettront en place un système efficace de lutte. Seules les banques et surtout le groupement des cartes bleues a une vision globale du système, lui a l’omnipotence pour éradiquer le fléau. Si la situation reste ainsi, les ecommerçants bidouilleront pour répondre au problème mais cela ne sera pas satisfaisant.
Cela continue, après voir bloqué le lot la douane fait un prélèvement d’échantillons et à chaque fois je perds au bas mot 1 à 2 jours. J’ai absolument besoin de cette marchandise pour la vendre et me refaire avant la fin du mois. Ce qui m’ennuie le plus c’est que le transporteur en sait rien de l’affaire, j’aimerais que les douanes me communiquent la raison pour laquelle elles font un contrôle, qu’elles me disent rapidement ce dont elles ont besoin. Que je perde le moins de temps possible.
Là clairement j’ai peur que mon contact aux douanes partent en vacances ou fasse un pont pour le 14 juillet, bref que je perdent encore quelques jours précieux.
Nous avons passé et obtenu notre statut OEA, Opérateur Economique Agrée, afin de faciliter nos passages en douane et afin d’enregistrer en amont un certain nombre d’éléments nous concernant auprès des douanes.
J’ai presque parfois envie de m’installer au Havre pour que cela aille encore plus vite.
Ma petite expérience des faillites m’a permis de me rendre compte du nombre incalculable de faillites depuis le début de cette année (2012). Le commissaire priseur me dit que 3 entreprises sur 4 perdent de l’argent depuis janvier en France. Les audiences en demandes de liquidation ou de redressement ont été multipliées par 2.5, désormais le tribunal siège une journée entière chaque semaine (contre une demi journée auparavant).
Dans la même veine, j’ai reçu il y a trois jours un email d’un concurrent ou plutôt d’un fournisseur m’indiquant que son nom de domaine était à vendre. Je me suis donc permis d’envoyer un message de soutient à son auteur et propriétaire. Ne me faisant pas d’illusion sur l’avenir de sa société, celui-ci m’a néanmoins écris un message que je trouve bien délicat.
***
Tout d’abord merci pour votre message que j’ai bien reçu.
Je souhaitais vous donner quelques informations quant à notre activité.
Depuis la création de notre activité en Juin 2010, la marque Litch Energies a su se créer une petite place dans le paysage des piles, accumulateurs et chargeurs, en France.
Néanmoins, compte tenu de la conjoncture économique et d’une concurrence féroce et en dépit de tous les efforts que nous avons entrepris, l’activité de l’entreprise demeure insuffisante pour permettre de trouver un équilibre financier à brève échéance.
C’est donc avec beaucoup de regrets que je suis amené à vous annoncer l’arrêt de la commercialisation de nos gammes de produits piles et accus.
L’activité commerciale de la société est donc mise en suspens.
Vous souhaitant bonne réception de ces informations, je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous prie d’agréer, mes courtoises salutations.
Je vis des journées catastrophiques, convocation au tribunal, nouveau contrat de transport qui m’occasionne désorganisation et mécontentement des clients, retard dans mes réceptions, et pour couronner le tout blocage en douane de mon container… l’email reçu du transitaire aussi mou qu’incompétent.
Bonjour
Suite a un contrôle de la douane merci de noter que le lot suivant est bloque jusqu’à nouvel ordre
Ma ref 972532
salutations / regards
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Le pire dans tout cela c’est que la marchandise est au port depuis le 5 juillet et que je n’ai reçu l’information que le 11 juillet. C’est un enchaînement de mauvaises circonstances. Pour une raison que j’ignore j’ai utilisé un nouveau transitaire qui n’a qu’un bureau à Marseille alors que la marchandise est au Havre. Ce même transitaire ne fait ni le passage en douane ni la relivraison, bref un dossier foireux et foiré de bout en bout.
