VinExpo du Costa-Rica ou l’évangélisation d’un marché pas si ignorant

Je me suis rendu au salon VinExpo de San José qui à l’instar du salon des vins ou du salon des vignerons de Paris réunit les producteurs et distributeurs de vins. Là s’arrête la comparaison car ici, à San José, on est loin de l’ambiance saucissons et rillettes.

Gros 4×4, hôtesses pulpeuses et chemise obligatoire, bienvenu à l’Hôtel Intercontinental situé dans le plus beau quartier de la ville. Là se tient pour deux jours le salon des vins du Costa-Rica. Pour des raisons de météo le pays ne produit pas de vins, il tombe dix fois trop d’eau. Les grains de raisin seraient gros comme des prunes. C’est donc un pays à conquérir pour les vignerons, la bière règne en maître.

Trois grandes salles constituent l’exposition et plusieurs salles de conférences sont affectées. Je participe à une conférence-présentation d’une société argentine de la Région Mendoza. Je ne me souviens plus de la zone exacte et précise, le Mendoza doit être grand  comme un tiers de la France ou au moins 25 départements. Je suis épaté par le professionnalisme et l’investissement de la marque.

J’avais pensé par préjugés imbéciles que les vignerons argentins étaient dans leur majorité des experts en vin comme un prof de piano le serait en matière de charpente. J’ai cent fois tort. D’une part le vin que j’aie goûté est de très grande qualité d’autre part la présentation que nous avons eu m’a démontré que nous avions de grands professionnels en face de nous. Sélection des grains de raisin par lecteur optique, pressage à vis, récolte à la main. Cette société existe depuis plus de quatre-vingt dix ans et est bien distribuée en Amérique Latine.

Là encore sur ce marché ils utilisent des marques – à la rigueur des millésimes quand les bouteilles ont plus de cinq ans – et ne précisent que le cépage (Malbec, Merlot, Cabernet…). Personne (parmi le grand public) ne sait à quoi correspondent les cépages et encore moins les différences qu’ils ont. La politique de marque permet une chose, améliorer les marges et garantir des prix relativement élevés. Tout simplement il faut pouvoir préserver un réseau de distribution à multiples étapes (Producteurs, importateurs, grossistes, détaillants).

Tout ceci ajouté à la présence de marques de voitures de luxe, de cigarettes de luxe (visiblement ici elles peuvent communiquer), d’importateurs de produits italiens, permet d’assoir la stratégie de valeur et l’accession au marché par le haut. Pas si idiot que cela.

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Mon Iphone m’est tombé sur la tête

Quelques jours après le décès de Steve Jobs qui a été encensé par tous et sur tous les supports, force est de constater que mon iphone est presque devenu une personne à part entière dans l’entreprise tellement il nous rend des services.

Steve Jobs a été comparé dès l’annonce de sa mort à un grand inventeur, grand savant de génie du type d’Einstein ou de Newton. J’ignore et ignorerai jusqu’au soir de ma propre vie la réponse à cette question. Néanmoins, outre les milliards de dollars qu’il a fait gagner à des milliers de personnes, fournisseurs, actionnaires, état… et même concurrents ! Outre les dizaines de dizaines de milliers d’emplois créés – chapeau l’entrepreneur – il n’en demeure pas moins que deux fois sur trois que je touche mon Iphone c’est pour faire autre chose qu’un appel.

Ainsi au bureau, son usage devient collectif. Nous photographions les marchandises qui arrivent en cas de soucis avec le transporteur. Nous photographions les plis qui partent pour rassurer les clients. Nous vérifions les tarifs de La Poste via son application. Nous convertissons nos factures d’achats en euros. Nous calculons nos tableaux d’emprunts… etc Tout ceci on le faisait avant d’une autre manière, maintenant on le fait avec l’Iphone.

Il ne nous manque plus qu’à enregistrer les conversations avec nos clients. Cela me paraissait tellement évident que cela existe que j’ai été étonné de ne pas trouver ce genre de services. Le système est balbutiant et peu abouti et dépend d’un pays à l’autre. Apple ne peut se permettre de le faire de manière globale pour des raisons essentiellement et exclusivement juridiques.

Étant parti pour trois semaines, j’ai laissé le téléphone sur place à l’usage de tous. Pour de multiples raisons j’ai bien fait à commencer par rompre avec mon addiction.

Notre Iphone me fait penser au film « les Dieux sont tombés sur la tête » dans lequel une bouteille de Coca-Cola tombé du ciel devient l’outil d’une tribu et l’objet de convoitise voire d’une guerre. C’est vrai qu’aujourd’hui tous les smarts phone font la même chose et parfois mieux que l’Iphone. Il n’empêche qu’il a créé le marché et qu’à l’instar de ce film c’est bien une bouteille de Coca le héros et non une bouteille de Pepsi.

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Le meilleur café du Costa Rica (Episode 1)

Je m’étais promis de ne pas travailler, de ne pas trouver un nouveau fournisseur qui pourrait m’intéresser. Par deux fois j’ai fauter et mes vieux démons m’ont repris pour mon plus grand plaisir.

Au terme de deux heures de route de montagne sinueuses et humides j’arrive à près de 2500 m d’altitude dans un petit village qui sent bon le café. La population locale travaille  sur les plantations de café ou à sa coopérative.

Je rencontre à la cafétéria locale (là prend tout le sens du mot) un des producteurs influents du café de la région. Pour la petite digression, mon contact est arrivé avec une heure de retard suite à une réunion de coopérative qui s’est éternisée, il semblerait que là-bas comme ici le modèle des coopératives engendre réunions sur réunions et débats à n’en plus finir.

Cette région est une des cinq meilleures régions de production de café au Monde. Mon contact prend le temps de m’expliquer comment il travaille dans un espagnol des plus limpide. Il me dit qu’il vend essentiellement du café vert en direction de l’Allemagne. L’Allemagne est un des premiers pays importateur de café. Il me dit qu’il a vendu à des universités canadiennes sous leur propre emballage. Du café de classe mondiale en cadeau publicitaire ! J’espère qu’au moins quelques uns des donataires s’en sont rendu compte.

Je reprends et goûte tous les cafés, liqueurs et autres crèmes de café. Je regarde et sens tout ce qui m’entoure. Je n’ai ni client ni canal de distribution, encore moins une quelconque connaissance du secteur mais j’ai un bon produit et qui peut se vendre.

La suite au prochain numéro, comme toujours mon contact doit me présenter une autre personne etc… La suite se trouve ici

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Quand les crédits des narcos discréditent l’économie

Mes proches au Costa-Rica distribuent des article de surfwear et de streetwear. Ce petit pays paisible, au milieu d’une Amérique latine qui l’est moins, a vu ce marché se développer grâce à ses nombreuses plages et à ses nombreux vacanciers étrangers. Il a vu de nouveaux acteurs économiques arriver, parfois au comportement économique pour le moins étrange.

Que penseriez-vous si je vous disais qu’une entreprise ouvre points de vente après points de vente, parfois à quelques dizaines de mètres ? Vous me répondriez que cette entreprise est appuyée par un fonds d’investissement ou un capital-risquer bien alimenté. Si je rajoute à cela que le marché est déjà mature, que les marges fondent et que les acteurs sont nombreux parfois en concurrence directe avec les marques elles-mêmes qui distribuent ; vous vous diriez que le fond d’investissement a du courage, ou une autre stratégie, ou encore vraiment beaucoup d’argent.

S’il avait beaucoup d’argent, pourquoi ne pas racheter le leader de la distribution préexistant, ne serait-ce que pour gagner du temps ?

Si je rajoute enfin que cet acteur n’a ni produit innovant, ni exclusivité, ni prix bas; vous vous diriez alors que c’est un fou et que vous n’y comprenez rien. Vous avez parfaitement raison, cette entreprise a tout simplement un comportement économique illogique. Ce genre d’entreprise s’appelle une lessiveuse et dans une région gangrénée par le trafic de drogue, ce genre de lessiveuse peut prendre des proportions industriellement gigantesques.

Le plus triste dans tout ceci c’est ce que j’appellerai le degré 3 du trafic de drogue. Quand beaucoup se droguent cela pose des problèmes de santé publique, c’est le degré 1. Quand beaucoup vivent à court terme d’un argent rapidement gagné, de manière somptuaire tout autant illicite qu’illégale, cela pose des problèmes fiscaux, c’est le degré 2. Quand enfin beaucoup d’autres recyclent ces fonds dans l’économie réelle quitte à parfois la destabiliser cela pose des problèmes de coexistences économiques, c’est le degré 3.

Une banque et tout investisseur sensé et légal, quand bien même il le voudrait, ne pourrait jamais investir des sommes aussi importantes. Une fois encore l’aléa moral disparaît.

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La corruption et la douane costaricaine

Ceci n’est pas une fable pour entrepreneur mais le reflet de l’immixtion malheureuse de la corruption partout dans le système y compris et surtout auprès des douanes. La visite d’un pays étranger et a fortiori très éloigné de la France est toujours une bonne expérience. On peut se rendre compte de ce qu’il faudrait changer chez nous, de ce qui est bien chez nous, de ce qui est drôle ou moins drôle.

Les fonctionnaires des douanes savent pertinemment qu’ils ont un pouvoir sur la marchandise qui transite et que cette marchandise a une valeur importante pour ceux qui l’expédient et ceux qui la reçoivent. C’est malheureusement sur ce terreau que la corruption a prospéré.

Ainsi l’importateur qui ne veut pas payer l’agent attendra un mois ou parfois plus que sa marchandise soit débloquée par les services des douanes. Le pouvoir des douanes est quasi absolu car la loi est ultra complexe, truffée d’exceptions. Les douanes agissent aux confluents de la fiscalité et des normes industrielles, du droit des marques et de la lutte contre le trafic de drogue. En clair, n’importe quel douanier zélé peut invoquer telle ou telle loi pour bloquer une marchandise.

Je voudrais tellement leur dire que cette corruption condamne la population à la pauvreté. Que ce que l’agent des douanes prend à l’importateur, c’est le policier ou son dentiste qui lui reprendra. Laisser passer un container tous les mois au lieu de toutes les semaines c’est quatre fois moins d’échanges et quatre fois moins de richesses pour le pays.

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Le Salvador n’a pas de monnaie

J’ai réalisé une facture pour une exportation à destination du Salvador. J’ai établi une facture en Colons Salvadoriens. On m’a demandé de la changer, la monnaie n’existe pas.

La facture est prête pour l’export. Je vais sur le convertisseur de monnaie de Yahoo! pour vérifier quelle est le cours de la monnaie locale son appellation et son sigle. Je dois bien avouer que je ne le connaissais pas. J’obtiens le Colons Salvadorien, le Colon étant la monnaie du Costa-Rica pays d’influence de la région, je trouve cela cohérent, un peu comme le franc suisse dans la zone franc en son temps. J’ai même trouvé le sigle dans excel pour que tout soit conforme.

Le destinataire de la facture la consulte pour me la confirmer de sorte que lors de l’importation nous n’ayons aucun souci. Les pays d’Amérique latine sont à regret bien loin d’avoir compris les bénéfices du libre échange. Positivement, nous dirons que la lourdeur de l’administration à pour but de lutter contrer le blanchiment de l’argent de drogue. Le destinataire me demande de changer et de mettre tout en dollars. Par curiosité, je lui demande pourquoi et sa réponse est claire, la monnaie n’existe pas.

Que se passe-t-il sur les marchés ? Dans les transactions entre Salvadoriens ? Avec quelle monnaie l’Etat paie les fonctionnaires ? USD le bon vieux dollar en réponse à toutes ces questions. Les comptes publics sont-ils libellés en SVC (colons salvadoriens) ? Je l’ignore.

Je connais des pays dans lesquels payer en devise locale revient presque à insulter l’habitant. Sans aller par là, à Istanbul le prix des choses en euros ou en dollars n’est pas le même qu’en lire turque. De là à confier à autrui, la monnaie de son pays il y a un pas.

Je ne peux que comprendre que le pays le plus violent du monde (record du nombre d’homicides par habitants) en guerre civile quasi permanente depuis plus de trente ans n’ait pas envie de se rajouter des problèmes monétaires. La fierté et la liberté sacrifiées sur l’autel de la stabilité et de la confiance.

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On m’appelle jouer au football

Je suis en vacances avec ma famille et surtout avec mes enfants. Cela fait bien trois ans que cela n’a pas eu lieu. J’y prends goût et les choses ont l’air de tourner comme il faut en France ce qui me rassure.

Nous sommes partis en Amérique Latine pour trois longues semaines. C’est la première fois que je laisse pour autant de temps la société sans ma présence. Fort heureusement le décalage horaire important ne m’offre la possibilité que de me connecter trois heures par jour, tôt le matin.

C’est une excellente chose que cela se passe ainsi, je prends le temps d’écouter les enfants, de jouer avec eux, de me rendre compte de leur avancement, de leurs goûts. Je me rends compte aussi à quel point ils peuvent mémoriser ce que j’aie dit. Non pas que je ne passais pas de temps avec eux auparavant ; un père qui aujourd’hui ne passe pas de temps avec ses enfants – à la manière des collèges anglais du XIXè – passerait pour pire qu’un dignitaire nazi.

Force est de constater que je suis moins disponible le reste de l’année néanmoins et celui qui n’est pas ou n’a pas été entrepreneur ne peut pas savoir. Les clients, les salariés, les fournisseurs, les concurrents, les impôts, l’URSSAF…. etc. sont ceux qui malheureusement prennent la place de mes enfants au quotidien dans mon esprit. C’est bien la disponibilité intellectuelle qui me manque le plus.

Mon constat est triste mais je suis bien content de l’avoir fait. Je vais essayer de changer les choses désormais, sous-traiter plutôt qu’employer afin de m’éviter les tracasseries liées aux salaires et aux salariés, et malheureusement – pour la France – délocaliser un peu plus pour gagner un peu plus de souplesse.

Vivement que je rentre, j’ai envie de m’y mettre pour repartir bientôt en week-end avec mes enfants.

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110 membres sur Facebook, on tient le cap

Je m’inquiétais du peu de membres que nous avions sur notre page lors de son ouverture le 7 juillet 2011. Notre objectif est d’en avoir 200 ans au deuxième anniversaire.

Pour le moment on tient le cap même si désormais nous n’en gagnons que 3 ou 4 par semaines.

Je m’efforce de publier du contenu propre et lié au sujet, je relaie du contenu d’autres pages, je partage d’autres contenus Facebook et je publie des photos… un peu mieux que du bricolage quand je regarde d’autres pages mais qui trouvera, quoiqu’il en soit, son rythme et son organisation avec le temps.

Depuis peu, j’essaie de poser des questions ou de faire deviner des photos aux membres. Ceci pour augmenter un peu la réactivité des visiteurs. Ce sont les premiers tests, difficile d’en tirer des conclusions pertinentes.

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Etre page 100 ou ne pas exister ? telle est la question

J’ai lu que seulement 15% des pages web étaient référencées par Google. Je ne me souviens pas de la source exacte de cette information, peut-être le livre de Jeff Jarvis.

Je suis le premier surpris de ce chiffre, pensant que tout était crawlé par les moteurs et que rien ne pouvait désormais échapper à Google. Je pensais aussi que Google ne pouvait pas faire le mal (Don’t make evil) et par conséquence ne pouvait ignorer des centaines, que dis-je des milliards de page web.

J’ai donc cherché jusqu’à quelle page allait Google, la page 100 (tout au plus). J’étais en train de vérifier des positions de mes propres sites qu’en m’est venue cette question. En considérant qu’à partir de la page 10 vous êtes dans le néant jamais visité, à quoi bon avoir une page 53 ou 97. En offrant 1000 liens naturels pour chaque requête, Google offre pléthore de possibilités. Google est à mon sens juste et logique à défaut d’être exhaustif.

Le soucis pour nous e-marchands est d’exister, c’est à dire sortir sur des positions sur la première page. Or un nouveau site se crée en France toutes les 30 secondes alors que la première page de Google ne fait que 10 résultats et pas plus. Impossible ou presque pour un nouvel entrant de sortir sur le terme « maison » et encore moins « assurance vie » sauf à dépenser un budget phénoménal en adwords ce qui constitue une barrière à l’entrée supplémentaire. Il ne lui restera plus qu’à faire de la taxidermie à Mulhouse, sachant que tout de même Google donne 47 pages de résultats pour « taxidermie Mulhouse ».

Plaisanterie mise à part, c’est un des problèmes auxquels doivent réfléchir Google et les moteurs de recherche en général. Le sang neuf d’un nouvel acteur permet à l’économie d’exister et est la raison d’être de la nouvelle économie. En clair, le marché arrivera à maturité quand les nouveaux petits poissons ne pourront plus rejoindre la surface pour se nourrir. Là ils auront le choix de mourir à mille ou dix milles mètres de profondeur, je crois que cela ne changera rien pour eux.

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La sempiternelle quadrature du cercle

La trésorerie me fait défaut, depuis toujours et aujourd’hui encore. J’ai bien envie de tout claquer parfois.

Nous devons payer une facture de 1808 euros pour de la marchandise que des clients nous ont déjà acheté et payé pour une part. Or nous avons eu du retard dans le paiement de la dernière facture, 10 jours de retard, si bien que notre fournisseur refuse de nous expédier la marchandise tant que nous n’avons pas fait de virement.

Les impôts viennent de nous prélever nos échéances de TVA et notre compte est dans le rouge, autant dire très loin des 1808 euros.

La banque refuse de faire le moindre geste. Je suis bloqué.

Un des salariés, parfois un peu Monsieur Je sais Tout, finit de m’énerver en me demandant où en est ma commande alors qu’il connait bien la situation.

Je vais devoir me calmer pour retourner avec mes enfants, oui je suis en vacances aujourd’hui et pourtant.

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