Réorganisation de la société en vue du congé maternité

Il y a quelques mois je pensais avoir le temps de réorganiser la société en vue du congé maternité de la personne en charge de la gestion. Les mois ont filé et nous sommes à un mois de son départ. Elle vient de passer deux semaines en arrêt maladie, bref la désorganisation règne. Voici l’email que j’envoie à un des employés pour qu’il prenne la direction en son absence.

Bonjour Xxx,

Suite à nos discussions, je souhaite qu’en l’absence de Xxx ce soit toi qui soit mon représentant sur place et qui prenne les décisions en dernier ressort.

Comme cela se passe actuellement avec Xxx , elle me rend compte de la situation par email.

Nous prenons les décisions importantes de concert.

Je souhaite qu’en son absence la continuité puisse être assurée.

Comme pour elle, tu as une certaine latitude pour corriger ce qui te semble nécessaire et entreprendre ce qui te semble souhaitable pour la société.

Je te demande de m’en rendre compte par email plusieurs fois par semaine.

La durée de cette tâche sera du lundi 19 décembre 2011 au lundi 28 mai 2012.

Je te verserai la somme de 100 euros net par mois sous forme d’une indemnité kilométrique.

Pour être honnête, je pensais te proposer 70 euros mais je souhaite que tu soies fortement impliqué dans cette tâche.

Le congé maternité de Xxx coûte déjà beaucoup à la société tant en terme de remplacement que de résorganisation. C’est aussi pour cette raison que je souhaite que cela passe sous forme d’une indemnité kilométrique afin que cette somme ne soit pas grevée de charges sociales, il en coûterait autant que ce que tu touches.

Très bonne semaine, j’espère que mon offre emportera ton adhésion.

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Un coup de colère dans un ciel bleu

Alors que les commandes clients reviennent, la banque m’appelle. Notre compte est à découvert de 1500 euros et ils me menacent.

Les temps sont extrêmement durs, mais on se bat. Je travaille samedi et dimanche pour maintenir l’activité, je pratique ce que j’appelle le 521 (travail de 5h à 21h) quotidiennement ou presque. Les résultats suivent, sans être suffisants, alors que la situation par ailleurs est dramatique. Je reçois un nombre incalculable de newsletters de commissaires priseurs m’annonçant des ventes publiques suite à des liquidations judiciaires.

Face à cela, la banque me ressert les boulons, me reproche mon découvert bancaire et me demande de choisir qui de mon fournisseur ou de l’URSSAF je souhaite rejeter le paiement. Désespérant, alors que le compte est passé de -3500 euros à -1500 euros en une semaine.

Malheureusement, depuis la médiation bancaire que nous avons mis en place en juillet, notre compte est toujours géré par la cellule contentieux. Rien n’a changé nous sommes dans le viseur, c’est à mon sens une des destructions collatérales de la procédure. Notre interlocutrice n’est pas des plus accommodantes et je pense que venant de la banque c’est désirée.

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RSI non merci

Assigné au Tribunal des Affaires de Sécurité Sociale par le RSI, je me présente au secrétariat du tribunal afin d’avoir accès à mon dossier, comme me l’autorise la procédure et là surprise…

J’ai un arriéré de paiement important au profit du RSI. N’ayant pas touché un euro de rémunération, je considère que je n’ai pas à payer de charges, environ 1600 euros par an forfaitairement.

Je me rends donc au secrétariat du Tribunal, un petit bureau au fond d’un très long couloir. Les bureaux sont vides, seule une personne m’accueille, c’est elle visiblement qui s’occupe de tous les dossiers de la région et vu les piles en attente, j’en déduis qu’ils sont nombreux.

Je demande à avoir accès à mon dossier – physiquement – pour voir les éléments qui me sont reprochés. Après avoir passé un petit moment, nous tombons sur mon dossier. Il est vide. Il ne contient que mon courrier de réponse à leur assignation ainsi que la contrainte de l’huissier. Je vais donc me présenter au Tribunal sans conclusion adverse. Effarant.

De l’aveu de la secrétaire, les dossiers s’empilent, crise oblige, les commerçants ne paient pas leurs cotisations. Pour couronner le tout, le regroupement partiel avec les URSSAF créé une confusion dans les services et l’impossibilité de trouver ou d’obtenir une information pertinente.

Je garde de cette entretien, deux éléments concernant le RSI. D’une part, cela ne sert à rien d’appeler il faut écrire et le plus possible avec accusé de réception (vous n’aviez pas vraiment besoin de moi pour vous en douter). D’autre part, et c’est le plus important, il faut répondre à leur mise en demeure systématiquement. En effet, le RSI ne peut vous signifier de contrainte par voie d’huissier s’il ne vous a pas répondu, à défaut les frais d’huissiers – parfois plus que les cotisations demandées – seront à sa charge. Instructif.

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Une bouteille à la mer, en espérant qu’elle ne soit pas rejetée

Les mois se suivent et se ressemblent. On nous dit que la crise financière de nous a pas encore atteint. Qu’est-ce que cela sera ? J’ai l’impression de n’avoir que des choses à payer de toute part. Voici un email parmi la centaine du même type.

Bonjour Madame Xxx,

Nous attendons des règlements clients et j’ai vu que notre compte était débiteur de 3000 euros.

Je vous demande de ne pas rejeter nos dernières opérations.

Les rejets nous occasionnent des frais et nous décrédibilisent chez nos fournisseurs ou partenaires.

Nous faisons le nécessaire pour rétablir la situation au plus vite.

Bien cordialement,

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Motiver les quinqua ou me faire admirer

Motiver les équipes est quelques choses d’usant surtout quand la situation est difficile. Beaucoup sont ceux qui baissent facilement les bras et restent de quasi enfants demandant assistance ou fuyant devant la difficulté. Je n’ai pas souvenir que comme salarié mes managers aient eu à déployer de tels efforts pour me motiver. Motiver les anciens c’est parfois encore plus difficile.

C’est amèrement le triste constat que j’aie fait hier matin. Deux des salariés, les plus anciens, 45 et 55 ans rechignent à changer de logiciel de gestion, à passer l’aspirateur dans leur bureau. Les moutons de poussière envahissaient une pièce, on se serait cru dans un saloon. Le logiciel, ils lui reprochent de nous demander plus de travail alors que c’est justement pour en gagner qu’on l’a mis en place.

Plus généralement, ils sont atteints d’une lassitude profonde. Désabusés de tout, qu’ils regardent la TV, discutent avec des clients, la crise est là. Pire que tout ils croient que c’est la fatalité que rien ne pourra changer. J’ignore comment je serai dans vingt ans mais à l’heure d’aujourd’hui, un tel comportement est néfaste pour notre entreprise.

La manager sur place m’en a fait part depuis quelques semaines et je dois avouer que j’ai un peu délaisser le problème ne sachant pas comment le résoudre. Quelques vagues souvenir de management me rappellent qu’on peut motiver quelqu’un soit par la crainte, l’admiration ou l’argent. N’ayant pas la vocation de devenir gardien ou policier ; les résultats de la société ne me laissant pas la possibilité de reverser un quelconque subside, je me vois obliger de chercher à être admiré !

En fait, j’essaie juste de les impliquer au maximum et me mettant comme moteur, ils me suivent. Les tâches à faire deviennent des jeux. Qu’en sera-t-il quand dans quelques jours la société tournera à nouveau en mon absence ? Les deux salariés plus jeunes auront-ils la conviction ou le pouvoir d’en faire autant ?

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Facebook, Linkedin & Viadeo dans nos relations professionnelles

« Je voudrais vous ajouter à mes amis sur Facebook mais je n’y parviens pas… si vous me faisiez la demande ce serait plus simple.
Crdlt, »

Voici l’email que j’ai reçu ce matin d’un fournisseur avec lequel je suis en relation depuis à peine une dizaine de jours, et encore non ouvrés. La personne est très gentille et certainement tout aussi dévouée que commerciale mais cette immixtion désirée de la sphère privée et professionnelle horripile.

A quoi bon ? Pourquoi faire ? Afin de ne froisser personne ou d’être mal compris -tous nos échanges étant demeurés par e-mail – je lui propose une connection via Linkedin ou Viadeo ou encore de rejoindre directement la page Facebook de notre marque.

Linkedin et Viadeo me posent problème en effet. Contrairement à un cadre qui peut tirer partie de ses nombreux contacts et par là même attester de son CV, un entrepreneur y mettra ses contacts, c’est-à-dire ses prestataires et fournisseurs, c’est-à-dire en ce qui me concerne une des valeurs les plus chères de mon entreprise.

Jusqu’à présent j’ai donc toujours freiné mon noyautage dans ces réseaux. Il faudrait que j’essaie pour voir si cela me rapporte plus que le risque que cela me fait encourir. Au passage, je trouve l’approche de Google+ par le système des cercles bien plus pertinente et notamment pour mixer les sphères professionnelles et privées.

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La crise est là

Chaque analyste, chaque économiste, chaque journaliste, chaque personne lambda a ses propres critères pour dire que nous vivons une situation de crise. Certains diront qu’ils ne vendent plus de publicité ou que d’une manière générale leur chiffre d’affaires a baissé. D’autres diront que leur cousin a été licencié et que la société a fermé. D’autres encore diront que tel(s) commerce(s) a disparu. Tous ces critères sont parfaitement valables et je ne pourrais me permettre d’en juger vraiment, sinon de les compléter.

Mon premier critère est le nombre de personnes dans un avion intérieur un jour de semaine et hors période scolaire. J’ai pris l’avion Paris Brest hier matin et il était au deux-tiers vide, tout comme fin 2008 au sommet de la crise. Ce genre de vol – et surtout les dix ou quinze premières rangées – n’est rempli que de cadres qui travaillant pour une grande entreprise à Paris se rendent dans un des sites de cette société ou chez un prestataires. Il y a beaucoup d’industries de défense, d’aéronautique et d’électronique.

Mon deuxième critère c’est le nombre de panneaux « A Louer » dans les zones industrielles et commerciales. Là encore ils sont beaucoup plus nombreux qu’en août. Certaines grandes enseignes ferment dans des villes moyennes quand les résultats sont moyens. La crise est le moment de le faire, l’opportunité de le faire diront les mauvaises langues.

Ce deuxième critère je l’ai constaté également aux Etats-Unis dans des marchés de gros dans lesquels je pensais qu’il était impossible d’obtenir un magasin, que ces emplacements se transmettaient de parents à enfants depuis plusieurs générations. Rien de tout cela. En à peine six mois, à vue de nez environ 15% des locaux étaient affublés d’un panneau « For Rent ».

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Le monde à l’envers

La société de vérifications des transactions bancaires contacte un de nos nouveaux clients. Voici l’email qu’il nous adresse.

Bonjour,

Je suis prêt à vous fournir des photocopies des papiers officiels pour vous rassurer mais en échange je dois moi aussi avoir des preuves matérielles. Je vous propose de prendre en photo chaque article dans son emballage. Je voudrais être sûr que vous possédiez bien ces articles car les prix me paraissent trop basses.  Merci à vous.

Vladimir.

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Le meilleur café du monde (épisode 2)

Cet article est la continuation d’un précédant que vous pouvez retrouver ici.

Ma traque et mon initiation au bon café continue, rendez-vous est pris au Mac Café (sans ironie ni humour de ma part – je n’ai pas choisi le lieu). Mon deuxième contact nous attend déjà. Gentleman-farmer à l’américaine, casquette vissée sur le crâne, chemise écossaise et crocs aux pieds. Il prend le temps de me dire d’où il vient -ce qu’il a fait jusqu’à maintenant – ce qui généralement m’ennuie car beaucoup de personnes qui n’ont rien à dire s’inventent une histoire à la manière d’une publicité élimée.

Il connaît bien, très bien, son sujet. S’il a travaillé pour une multinationale de la communication c’est pour mieux se retirer dans la jungle aujourd’hui. S’il a travaillé à en perdre la raison et dans l’urgence pour un fond d’investissement ou un actionnaire qui lui demande quelle que soit la saison ou l’année 15% de rentabilité c’est pour mieux produire avec lenteur le meilleur café du monde à présent. Un vrai emblème du slow-food de l’autre côté de l’Atlantique.

Ce mec m’inspire confiance et je le crois sur parole (ce qui chez moi vaut dans un cas sur cent les bons jours, un sur mille les mauvais). Nous partageons cette même philophie du travail bien fait. L’idée que pour que le business soit fort, il faut du temps, des essais, des erreurs et de l’engagement.

Les grains de café enrobés de chocolat sont d’une qualité exceptionnelle et rarissime. On est loin de la poussière ou de la miette de café accompagnée de chocolat. Là encore il m’explique toute sa façon de faire, son savoir n’a que dix ans. A en lire son blog je confirme qu’il vise l’excellence. Il me dit qu’il fait le meilleur café du Costa-Rica, un des meilleurs du monde et à en regarder ses chiffres de liquidation de coopérative, il dit vrai. Peu importe à vrai dire, la précision qu’il met à nous présenter tel ou tel café – je ne suis qu’un béotien incapable aujourd’hui de faire la différence ni même de la comprendre – mais la précision chirurgicale qu’il met à décrire les cafés me confirme que je tiens dans les mains quelque chose de rare et de précieux.

 

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Vive la France ! (VinExpo Opus 2)

Mon après-midi au salon VinExpo de San José m’a donné l’opportunité de voir comment les Français exportaient du vin. Il reste du chemin à faire et voir une dose d’ironie quant au choix de mon titre.

Le marché du vin est essentiellement organisé sur place par des importateurs. Il n’y a pas de production locale ce qui exclut la présence de négociants en jus et de récoltants-fabricants. Par ailleurs, le marché étant petit les importateurs organisent eux-mêmes la distribution aux détaillants et parfois même par leur propre réseau directement au client final.

J’ai ratissé tout le salon à la recherche de drapeaux tricolores, je n’en ai trouvé que cinq petits pour une vingtaine d’Italiens, une vingtaine d’Espagnols quelques Allemands et même un Géorgien éveillant chez moi le lointain souvenir qu’on fait du vin en Géorgie.

Les stands français se résumaient à quelques vins de marque qui quelque soit le salon envoient une délégation et à un Français vivant sur place. Ce régional de l’étape m’a d’entrée dit qu’il était importateur distributeur y voyant par là le gage d’une crédibilité que je ne lui avais pas demandée et sur laquelle je m’interroge toujours.

Quoiqu’il en soit, malheureusement, cet acteur réunissait à lui seul ce que la plupart des étrangers nous reprochent : d’être prétentieux et désagréables, nous lâchant un « cerrado » (Bon on ferme!) avec un accent français des plus purs alors que le salon annonçait à peine qu’il fermait ses portes.

Après tout c’est son business et on pourra me dire qu’à ce moment-là il n’était pas dans sa meilleure forme. Il n’empêche que tout cela rajouté à la grosse confusion des vins de toutes régions qu’il proposait font que son stand était beaucoup moins fréquenté que les autres stands européens à commencer par les Italiens et les Espagnols.

C’est bien dommage. En effet, on m’a fait goûter une bouteille « Rutini Anthology » d’une entreprise argentine vendue sur place 41 euros. En fait, on peut trouver un vin équivalent en prenant un second vin d’un grand chateau qu’on trouve à 14€ HT au détail. Si vous rajoutez le transport et les taxes il vous revient à 20€. Imaginez le potentiel de marge sans même avoir négocié le prix d’achat en France et sans avoir jouer sur le facteur France qui peut accroître le prix de vente de manière importante.

Pendant ce temps au lieu de chercher à mieux exporter, on continuera à demander des subventions publiques pour soutenir les méthodes de vente d’antan et les produits inadaptés au marché à l’export.

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